Carnet de route

Cycle initiation ski de randonnée 2022

Le 20/01/2022 par Heron Nathanaël

Fraîchement arrivé en Moselle, je visite le site du CAF local et vois l’annonce du cycle initiation au ski de randonnée proposé par Laurent H. Je m’empresse donc de m’inscrire au CAF et à la sortie. Et nous voici mercredi soir, regroupés à 8 sur le parking de Chullanka, impatients de skier les pentes de Savoie !

Jour 1 : Montée au refuge de Terre Rouge (650m d+)

Après une nuit passée au gîte des Tavernes à Valfréjus, nous commençons la journée par un exercice de pelletage improvisé pour dégager les roues de notre voiture. Nous arrivons à Valmeinier 1800 en fin de matinée et après le fameux « check des DVA », nous entamons la montée au refuge de Terre Rouge avec une météo quasi indécente. Nous suivons des traces parallèles au GR mais dans un environnement plus sauvage. Si le ciel est magnifique, les montagnes le sont au moins autant et la montée est un tel plaisir que j’en oublierais presque les kilos du sac à dos pondéralement peu optimisé. La neige est globalement bonne voire excellente mis à part un passage glacé mais peu exposé qui nécessitait d’appuyer un peu plus sur les carres. Nous arrivons tous au refuge en début d’après-midi et après un pique-nique sur la terrasse, nous sommes initiés à la recherche approximative avec le DVA. La journée se termine autour d’un bon repas au refuge 5* de Terre Rouge. Il est 21h, je m’endors, impatient de rechausser les skis et d’entamer ma première descente (sans peaux).

Jour 2 : Monté à Roche noire et passage de la Pissine (1300m d+)

Il est 7h, tout le monde est debout, c’est parti pour notre deuxième journée ! Après un petit déjeuner copieux, nous commençons à monter vers la Roche Noire. Pour l’itinéraire, nous suivons les conseils d’un groupe de skieur ardéchois : montée par les Grandes Culées puis descente par la Combe de la Vache, la neige y est splendide à priori. Aujourd’hui, on commence à travailler les conversions : c’est donc les pieds en canard, un bâton dans la pente et l’autre bien écarté que nous montons progressivement jusqu’au col de Roche Noire. Le sommet, ce sera pour une autre fois mais le point de vue est tout de même splendide, nous avons une vue dégagée sur tous les sommets environnants et en particulier sur les Ecrins. C’est l’occasion d’approfondir (ou d’étaler) sa culture des sommets alpins. C’est toujours sous un soleil radieux et sur une poudreuse impeccable que nous entamons notre première descente du séjour. Et quelle descente ! La neige est si légère que j’ai l’impression d’avoir acquis un niveau de professionnel !

Une fois en bas, on continue la formation DVA avec la recherche fine et l’utilisation de la sonde. Il nous reste encore quelques heures de soleil alors avec quelques motivés, on part pour une deuxième ascension vers le passage de la Pissine sur une pente orientée Est. On sent la différence avec le matin, la neige est croutée et une partie d’entre nous décide de mettre les couteaux. On monte dans un couloir étroit ce qui me permet de travailler les conversions. Une fois au lac Izi, je suis quasi expert et c’est le moment de descendre car le soleil disparaît peu à peu. Encore une fois, le paysage est à couper le souffle avec une belle vue sur la grande Casse et on descend sur une neige sympa mais un peu glacée par moments (avec la qualité de celle du matin, le niveau d’exigence a bien augmenté). Arrivés au gîte, le reste du groupe nous attend pour partager la tournée de bière du jour. Et moi qui pensais que l’on avait atteint la limite du kiff pour aujourd’hui… Vivement demain !

Jour 3 : Refuge dent Parrachée (400m d+)

Aujourd’hui, nous quittons notre petit coin de paradis autour de Terre Rouge pour aller de l’autre côté de la vallée à Aussois. Nous descendons donc du refuge jusqu’à Valmeinier 1800 par le GR qui alterne entre slalom entre les arbres, chasse neige sur la glace, marche avec ski sur le dos, skating et pas chassés en pente. Le ski de rando, ça demande de la polyvalence ! Pour ma part j’avoue avoir un petit faible pour le ski à l’arrache entre les branchages.

Une fois au parking, on reprend les voitures direction le télésiège d’Aussois qui, moyennant un petit bakchich, nous emmène à 2700m.

A partir de là nous séparons le groupe en deux, une partie d’entre nous rejoint directement le refuge et l’autre partie se paye le luxe d’un tour sublime sous la dent Parrachée en plein soleil, c’est l’été à 3000 ! Après 400m de montée, Olivier nous sert de guide pour redescendre au refuge de la dent Parrachée en contournant le rocher du Châtelard.

Une fois au refuge, nous passons au stage n°3 DVA : la recherche multi victimes. Et c’est après un repas copieux et une démonstration de Tango qui restera gravée dans les mémoires que nous rejoignons les dortoirs pour une dernière nuit dans ces belles montagnes.

Jour 4 : Col du Moine (700m d+)

Sapés et exercés comme jamais, nous partons plein d’entrain vers le col du Moine. Très vite, on s’arrête et, imitant le groupe devant nous, nous mettons les couteaux sur nos skis. La neige est souvent glacée car nous sommes principalement sur des versants Sud. Malgré les crampes et la fatigue, nous arrivons au glacier de Labby où une partie du groupe attendra pendant que l’autre tentera l’ascension vers le col du Moine. Malheureusement, à 130m du sommet, nous devons nous faire une raison : une neige pas top sur une pente approchant les 40°, c’est un peu au-dessus du niveau cycle initiation. L’adage était donc sage : « Qui passe par Labby ne fait pas le Moine ». C’est l’occasion de s’exercer pour chausser et dépeauter en pente raide et à l’abri des rochers. Heureusement, la neige se tasse bien et même si la pente est raide, elle est peu exposée. C’est donc une descente plutôt agréable qui demande un peu d’engagement mais personne ne chutera dans la partie à 40°. Dans la partie à 20° par contre, c’est une autre histoire...

Une fois le groupe réuni, nous finissons nos vivres avec, encore une fois, un panorama de rêve (au bout de 4 jours, les adjectifs se répètent mais je suis à court de vocabulaire). La descente vers le refuge se passe sans encombre avec une neige tantôt croûtée tantôt bonne et nous pouvons nous exercer à la partie finale de la formation DVA : le pelletage ! Pelletage en V, rotation des rôles, aménagement d’une terrasse, on ne chôme pas pour la mériter cette dernière bière.

Il est 15h, une fois n’est pas coutume, c’est l’heure pour nous de redescendre par les pistes pour rejoindre la voiture et repartir direction Metz.

Merci à tous les participants (Jean-Philippe, Jean-François, Thierry et Francis) et à nos guides (Laurent C, Laurent H et Olivier) pour la bonne ambiance et les conseils, c’était un séjour magnifique sur tous les points. Le retour à la vie réelle va être bien compliqué…