Carnet de route

Au refuge communal du Nant du Beurre à Gand Naves dans le Beaufortain.
Sortie : Initiation au ski de randonnée dans le Beaufortin du 18/01/2024
Le 23/01/2024 par MANCINI eric
Tout d’abord, commençons par les remerciements. L’existence de ces activités du Club Alpin, ne sont possibles que par l’investissement des membres et ici de nos trois formateurs : Laurent Hesse, Laurent Calvignac et Olivier Tanchot. Possibles aussi grâce au club lui-même qui favorise ces initiatives, en l’occurrence, le prêt du matériel technique : ici, le matériel de sécurité : DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanches), sondes et pelles à neige, talkies walkies de nos accompagnateurs. Ces expériences sont aussi possibles grâce à l’implication de chaque participant dans le déroulement, commençant par les personnes qui se proposent de prendre leur véhicule pour le co-voiturage. Un grand merci à tous : Laurent et Laurent, Olivier puis Jean-François, Julien, Philippe, Nathanaël et Mehmet.
Le déroulement :
Départ mercredi 17 janvier de Metz pour rejoindre Thônes (en Savoie) et le gite des Mésanges, que les Cafistes connaissent bien tant l’on y est chaleureusement accueilli depuis plusieurs années. L’arrivée a été tardive. La météo exécrable !
Jeudi 18 : toujours de la pluie, qui devrait diminuer et se transformer en neige au-dessus de 1700 m !??? direction le Beaufortain et le village de Grand Naves à 1300 m pour le refuge à 2080 m.
C’est donc en fin de matinée que nous avons débuté la montée au refuge à pied avec nos chaussures de ski au pied et nos skis portés ! Pas engageant donc. Mais motivés nous nous sommes accrochés à l’espoir de voir les gouttes se transformer en neige rapidement. Ce n’est qu’après une bonne heure que nous avons pu chausser les skis et finir sous la neige qui n’avait pas cessé de tomber depuis la veille.
Le reste de la journée se passa dans la douce chaleur du refuge à réchauffer nos os et tout notre matériel. Le soir, lecture du Bera (Bulletin d’estimation des risques d’avalanches) ainsi que de la météo et la lecture des cartes.
Vendredi 19 : Beaucoup de brume au levé, température moins 9 degrés avec du vent, donc ressenti moins 12, moins 13 ou 15 peut-être! Le programme était de monter au grand Crétet, aussi au pic du Dzonfié et de faire des révisions de manip’ de sécurité : recherche avec DVA ( Détecteur de Victimes d’Avalanches), sondage et pelletage dans la neige.
C’est habillés avec le maximum de couches de vêtements que nous avons effectué ces exercices indispensables et qu’il faut répéter ! En deuxième partie de matinée, avec quelques éclaircies nous avons entrepris l’ascension du Grand Crétet (2291 m), situé juste au-dessus du refuge et qui présente des pentes en dessous de 30 degrés presque partout (donc peu risquées).
Les éclaircies se confirmaient et ce fut la première descente (de 200 m de dénivelé), dans une neige profonde et vierge de traces ! Un vrai bonheur.
Après le repas, nous avons visé le versant opposé, avec le pic du Dzonfié (2455m). Plus haut et bien plus escarpé. Notre ascension s’arrêta à environ 100 ou 150 m (de dénivelé) sous le sommet. Il nous fallait passer sous les très grosses corniches formées par le vent et sur un versant de pentes supérieure à 30 degrés et donc exposé, ceci à la suite des récentes et fortes chutes de neige. C’était trop risqué. Nous avons donc renoncé à poursuivre. Pour le retour, deux groupes se sont formés à la descente en fonction des motivations. Ceux plus aguerris ont changé de versant pour une descente dans un beau vallon totalement vierge de traces. Les moins téméraires ont rebroussé chemin pour une très belle descente, même si la neige était moins bonne de ce côté, dixit les ‘’courageux’’. Dénivelé total, 500m environ pour les uns 750 environ pour les autres.
Samedi 20 : Toujours froid mais avec un soleil radieux et un ciel d’azur. C’était l’idéal pour notre grande course du séjour. Objectif la pointe de la Combe Bénite, qui portait bien son nom de Graal de toute beauté sauvage et divine !
Nous avons changé de vallon comme l’avaient fait les ‘’courageux’’ de la veille pour une longue traversée et surtout deux magnifiques descentes. Ceci dans des paysages immaculés, faits de vallées et de reliefs du terrain mais aussi des énormes amas de neiges sculptés par le vent. Le tout dans un grand silence et un calme exceptionnel. Nous y étions presque seuls. C’est donc fourbus que nous sommes rentrés vers 16h, enfin pas vraiment car à l’arrivée, les 4 plus jeunes et toujours téméraires ont repris la montée du Grand Crétet pour une ultime descente ! Ils sont fous !!
Dimanche 21 : on aurait pu penser que ce serait du tout facile et que la redescente ne serait qu’une formalité. Et bien non, nous avons entrepris l’ascension du Quermoz (2297 m seulement !) mais bien escarpé.
D’ailleurs, le tracé de montée n’a pas été évident et a demandé de nombreuses précautions. La partie finale fût bien pentue et dans une neige croutée, rendant l’effort difficile.
La descente pourtant sur un versant non exposé à la neige glacée s’est effectué par une pente très raide. Puis s’est poursuivie dans des pentes plus douce ou parfois plus fortes souvent dans de la neige croutée et donc plus difficile. Ceci jusqu’au village ou nous avons enlevé nos skis juste devant une terrasse ensoleillée ou nous attendaient des boissons bien méritées.
La descente (dont le dénivelé négatif total avait été supérieur à 1000 M) faisant suite aux efforts des jours précédents fut elle aussi éprouvante pour les novices comme moi !
Le bilan :
Ce stage fut donc une réussite : pour les lieux, le temps et surtout pour le groupe.
Nos encadrants tout d’abord : partageant leurs connaissances et expériences : étude des parcours, réajustement en fonction des conditions rencontrées : vent, neige accumulée, degrés des pentes, ou état de fatigue. L’estimation du risque étant une préoccupation permanente. Discussions, échanges, points de décisions. Si risque potentiel on s’espace. Si trop risqué on renonce à poursuivre.
Leurs conseils, leur aide comme dans les secteurs de descente difficile où ils ont pris en charge les moins expérimentés comme moi (descente du Quermoz). Leurs apports techniques à la montée (faire glisser le ski- réaliser les conversions) comme à la descente (réaliser les virages, s’adapter aux différentes neiges), ceci afin d’être plus efficace, s’économiser ou simplement ne pas se blesser.
Et puis réaliser la trace en tête lors des montées, ce qui est plus éprouvant, ils se sont relayés, aidés aussi par Nathanaël en grande forme ! De même les autres membres du groupe toujours prêts à donner un coup de main un encouragement à leurs compagnons de randonnée.
Cela fût un plaisir de retrouver des camardes d’expéditions précédentes comme de découvrir de nouveaux copains. Les soirées au refuge, sans téléphone ni télévision, favorisent les échanges, dans une ambiance chaleureuse autour d’une bonne table. Vous comprendrez que je ne peux que recommander les activités du Club Alpin !
Éric Mancini